4 juillet 2010

épisode 4. Le sorbet d'açaï bientôt chez les meilleurs glaciers près de chez vous

Vous vous souvenez de cette barge et de Senhor Bina ? Non ? Mais si à l'époque j'avais déjà raconté plein de choses sur l'açaï, l'or de l'Amapa.

Nous voilà donc repartis au sud ouest de Macapa, sur le municipio de Mazagao, auquel on accède par la route, et par le fleuve, qui nous oblige par deux fois à descendre du bus (dont l'empreinte écologique doit être équivalente à celle de l'Ouganda tout entier) et de prendre la barge.


Les périodes de transition sont propices aux coups de soleil, achat de CD piraté et dégustation de café trop sucré.

Arrivés à Mazagao, on s'embarque dans un joli bateau direction la propriété de Senhor Bina.

Bina, en rouge, est le producteur d'açaï référence sur le municipio. Du coup, il est plus que rodé aux visites d'agriculteurs, d'experts, passages et démonstrations sur ses terrains, savant dosage de forêt naturelle, açaïs sélectionnés replantés, arbres fruitiers et arbres à bois préservés.

La diversité génétique des açaïs entraine des dates de fructification différentes et donc des périodes de récolte étalées dans le temps. Toutefois, il existe un pic saisonnier qui correspond du coup au pic de travail - et dans le cas de Bina, - au pic d'emploi de journaliers pour grimper aux arbres et décrocher les fameuses baies. J'ai essayé mais après 3 mètres j'ai déclaré forfait - contrairement à Philippe, qui en 2 temps 3 mouvements s'est hissé de 6 mètres de hauteur.
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Néanmoins, je n'ai pas tiré un trait sur l'importation de la culture d'açaï en Bretagne car les chercheurs de l'Embrapa travaillent sur des variétés naines (plus besoin de grimper) et de terre ferme si jamais le marnage de la Rabine, du Vincin ou du Scorff venait à se révéler insuffisant.
Au-delà du plaisir de les voir grimper aux arbres, on a senti une certaine bienveillance de Bina, producteur serein, malin comme un renard et sûr de son art à l'égard des agriculteurs hmongs - dont les questions faisaient bien plus écho aux siennes que celles des techniciens, agronomes et chercheurs.
Ah oui, le coeur de palmier sorti de nos conserves que l'on mange en bâtonnets provient bien du tronc de ces palmiers, açaï ou autres, et plus exactement de la partie tendre en haut de l'arbre. Mais son exploitation - par définition destructrice - est très règlementée au Brésil.