23 juillet 2010

Cultures post brûlis

Parenthèse guyanaise dans les péripéties brésiliennes. Retour du côté de Regina, où une nouvelle zone agricole avait vu le jour il y a un peu moins d'un an. Aujourd'hui, les herbes repoussent, et les cultures aussi.
Souvenez vous, la zone ressemblait alors à ça.
Les bananiers ont couvert les collines
Le riz y pousse
Mais aussi plein d'autres choses. Sur la photo, on distingue (je sais, pas évident à voir) pas moins de 7 espèces ! Une bouteille de rhum et des citrons verts pour celui ou celle qui en citera au moins 5.

18 juillet 2010

épisode 6. de l'intérieur. Voir faire puis faire soi-même

Les pratiques agricoles ça ne s'apprend pas dans les livres.




Un producteur apprend en faisant (notamment). C'est un praticien.
Contrairement à un agronome qui apprend la relation sol-plante dans les livres.
Qui peut à la limite connaître des techniques en théorie.
Et quelques autres notions aussi.
Avec un peu de chances, ce dernier peut enrichir ses connaissances en allant sur le terrain, confronter son savoir scientifique avec les savoir-faire paysans, et se rendre utile en les discutant avec les agriculteurs.
Ne nous en faisons pas pour les agriculteurs, face au conseil ex-libro, ils seront la plupart du temps capables de dire oui oui et de faire ce qui leur semble plus pertinent, rationnel, une fois l'agronome parti.
Mais, s'il vous plait, agronomes et techniciens de tous les pays, arrêtez de croire que les pratiques agricoles s'enseignent à l'école. Un article fondateur pour aller plus (trop) loin : des petits trous, oui mais en ligne

15 juillet 2010

épisode 5. de l'intérieur - observer



SLC, Salut les copains !

On poursuit notre voyage au Brésil, mais on change de grille de lecture. Le défilé chronologique de photographies et de commentaires plats, ça barbe. C'est en jetant un coup d'oeil aux propres photo des agriculteurs que je me suis aperçu qu'elles illustrent beaucoup mieux l'ambiance et l'essence du voyage : les producteurs observent, manipulent, mais ils posent, rigolent, mangent, et parlent de sujets non agricoles aussi ! Donc, voilà, j'ai dégoté 3,4 pépites.

Aujourd'hui, débutons par la phase d'observation, coeur de l'apprentissage paysan. Les dialogues sont purement imaginaires mais assez réalistes.

Dans les bananeraies de l'Embrapa, test de fertilisation

Un chercheur sur le terrain vaut toujours plus qu'un chercheur en salle, parole d'agriculteur
"- T'en penses quoi ?
- Ouais pas mal
- j'en ai des aussi beaux
- moi aussi
- ils sont grands quand même, comment je ferai pour récolter ? "
Règle d'or : toujours discuter au milieu des champs - ici d'ananas. Pour l'anecdote, les brésiliens en Amapa plantent l'ananas sur une ligne unique tandis que les Hmongs les plantent en bandes de 3 ou 4 lignes, pour éviter leur verse notamment.

On discute itinéraire technique de la ciboule; récolte de la plante entière vs récolte des tiges en laissant les bulbes sous terre pour permettre une seconde récolte.
Le poivrier est rare dans l'Est Guyanais...mais il semble intéresser les agriculteurs
Et pour cause, les grappes de grains se vendent très cher, au Brésil comme à Cayenne

On se met un peu à l'ombre avant de poursuivre.

"- Alors comment ça marche ?
- ça y est j'ai pigé
- ah ouais ? vas y dit
- non
- allez, fais pas ta p..."

"- il a dit quoi là ?
- je sais pas.
- j'aurais du davantage bosser mon brasiou
- moi aussi."
Préparation du couac - le manioc mis en farine est cuit sur ce grand carré recouvert d'une plaque de cuivre et chauffé au bois. 4 ou 5 agriculteurs guyanais s'y sont essayés.

Variétés de bananes, le numérique c'est mieux que le carnet de notes
Discussion autour de pulpe de mangue congelée mise sous vide par l'agriculteur lui-même. De la transformation fermière qui pourrait faire des émules.

Bref, vous l'aurez compris, une formation agricole sans terrain est à proscrire.

Toutefois, le terrain n'est pas toujours la panacée. Ecouter et observer requièrent une certaine dose de concentration et donc d'énergie. A 6heures du matin, par exemple, en fin de semaine, sur l'exploitation de l'école de Perimetral Norte, les questions se faisaient plus rares:
"- C'est quand le café ?
- On s'en fout de son feijao"
- t'as su que Sun s'était marié avec Yasour ?
-Nooon ?!
- Si !
- j'ai mal dormi moi
- t'inquiète, on a 5 heures de bus après
- cool !

12 juillet 2010

- trait-d-'-union -

Après s'être embourbé

Ce blog s'est endormi...

normal, un blog de voyage c'est toujours un peu chiant
mais ça va revenir plus fort
j'ai trouvé une façon plus drôle de tourner ça

4 juillet 2010

épisode 4. Le sorbet d'açaï bientôt chez les meilleurs glaciers près de chez vous

Vous vous souvenez de cette barge et de Senhor Bina ? Non ? Mais si à l'époque j'avais déjà raconté plein de choses sur l'açaï, l'or de l'Amapa.

Nous voilà donc repartis au sud ouest de Macapa, sur le municipio de Mazagao, auquel on accède par la route, et par le fleuve, qui nous oblige par deux fois à descendre du bus (dont l'empreinte écologique doit être équivalente à celle de l'Ouganda tout entier) et de prendre la barge.


Les périodes de transition sont propices aux coups de soleil, achat de CD piraté et dégustation de café trop sucré.

Arrivés à Mazagao, on s'embarque dans un joli bateau direction la propriété de Senhor Bina.

Bina, en rouge, est le producteur d'açaï référence sur le municipio. Du coup, il est plus que rodé aux visites d'agriculteurs, d'experts, passages et démonstrations sur ses terrains, savant dosage de forêt naturelle, açaïs sélectionnés replantés, arbres fruitiers et arbres à bois préservés.

La diversité génétique des açaïs entraine des dates de fructification différentes et donc des périodes de récolte étalées dans le temps. Toutefois, il existe un pic saisonnier qui correspond du coup au pic de travail - et dans le cas de Bina, - au pic d'emploi de journaliers pour grimper aux arbres et décrocher les fameuses baies. J'ai essayé mais après 3 mètres j'ai déclaré forfait - contrairement à Philippe, qui en 2 temps 3 mouvements s'est hissé de 6 mètres de hauteur.
.
Néanmoins, je n'ai pas tiré un trait sur l'importation de la culture d'açaï en Bretagne car les chercheurs de l'Embrapa travaillent sur des variétés naines (plus besoin de grimper) et de terre ferme si jamais le marnage de la Rabine, du Vincin ou du Scorff venait à se révéler insuffisant.
Au-delà du plaisir de les voir grimper aux arbres, on a senti une certaine bienveillance de Bina, producteur serein, malin comme un renard et sûr de son art à l'égard des agriculteurs hmongs - dont les questions faisaient bien plus écho aux siennes que celles des techniciens, agronomes et chercheurs.
Ah oui, le coeur de palmier sorti de nos conserves que l'on mange en bâtonnets provient bien du tronc de ces palmiers, açaï ou autres, et plus exactement de la partie tendre en haut de l'arbre. Mais son exploitation - par définition destructrice - est très règlementée au Brésil.

1 juillet 2010

épisode 3. l'arrivée à Macapa do Brasiou

Alors on en était à la boue de la piste ... testée par PB. Paraitrait que ça fait une belle peau.
Le défilé des bus, et les fils d'attente aux grandes ornières a continué quelques heures...

Puis, joie et allégresse, nous quittons la piste pour la route asphaltée. Il est 13h. Il reste de 5 heures de route....une dizaine d'heures de retard sur le planning.

Voilà la gare routière de Macapa. Bonne arrivée ! Seja benvidos !


L'entrée de l'hôtel. Les formalités administratives .... Nom, prénom, lieu de provenance, destination....allez on se presse, tout le monde réclame un peu de repos et surtout une bonne douche !

Et voilà l'Amazone, marée basse, mais quand même l'Amazone. Ouf, on respire. demain, réveil 5h00 du Matin. Glups.