29 juillet 2009

Ananas connexion

t'as vu comment j'ai fait ? allez, à toi maintenant !
Voilà ! [c'était pas si compliqué!]


Hep,
ça fait un bail. Entre temps, j'ai à nouveau réussi à perdre un appareil photo, et je suis rentré quelques jours en métropole. Depuis juillet, c'est boulot - boulot - plage - jardinage et autres bricoles. Je tente de faire pousser du maïs géorgien sur mon balcon, du gombo, des fruits de la passion et des ananas. de manière générale, on peut dire que je ne nourrirai pas la Terre entière avec cette hypothétique production !
Sinon, rien de très exaltant en fait à vous faire partager. Même le plastique des concombres, c'est de la mise en scène...je suis un fake ouvrier agricole en réalité. Je vous envoie tout de même un peu du quotidien...baigné d'ananas en ce moment.
Les ananas, on peut en faire de plein de manières différentes:
Les Hmongs en plantent sur des jachères arbustives à arborées. 3 par 3, ou 4 par 4, ça dépend. En utilisant des intrants divers: engrais, produits phyto et traitement d'induction florale grâce auquel ils controllent les dates de récolte.

plus bas, ils la cultivent aussi sur des parcelles dessouchées, où l'ananas alterne avec du maraîchage ou des jachères herbacées (donc très courtes). Même système, plus d'intrants, moins de travail (mécaisé en partie) .
Ensuite, il existe toute une diversité de systèmes: agrumes entre les rangs d'ananas (en attendant que les fruitiers entrent en production), ou comme ici de la banane qui permet d'éviter les coups de soleil sur les fruits...
Outre les Hmongs, d'autres communautés cultivent de l'ananas. Il faut dire que cette plante est d'origine amazonienne, et on en trouve des variétés sauvages (ou reliquats d'abattis) en forêt. On en trouve des les jardins créoles, et les abattis amérindiens ou bushinengué...

Par exemple, chez cette famille bushi (j'ai encore beaucoup de mal à différencier les différentes communautés), on cultive de l'ananas sur abattis, mais également à proximité de la maison (photo). Cette fois, pas d'intrant, pas de plantation en lignes sérrées. On plante les pieds mères un par un. Après récolte, un ou plusieurs rejets (les cayeux) repartent autour du pied mère - mais on peut aussi utiliser d'autres rejets produits par le plant (bulbilles) pour multiplier la surface...ça ne coûte pas très cher, ça rapporte beaucoup moins aussi...

C'est intéressant: outre les conditions de sol et de climat, il existe dans une certaine mesure une composante communautaire dans la diversité des agricultures de Guyane.


Du coup, je visite, j'observe et j'écoute. On voit les problèmes, on essaie de trouver des solutions...mais ce n'est pas toujours très simple !