SLC, Salut les copains !
On poursuit notre voyage au Brésil, mais on change de grille de lecture. Le défilé chronologique de photographies et de commentaires plats, ça barbe. C'est en jetant un coup d'oeil aux propres photo des agriculteurs que je me suis aperçu qu'elles illustrent beaucoup mieux l'ambiance et l'essence du voyage : les producteurs observent, manipulent, mais ils posent, rigolent, mangent, et parlent de sujets non agricoles aussi ! Donc, voilà, j'ai dégoté 3,4 pépites.
Aujourd'hui, débutons par la phase d'observation, coeur de l'apprentissage paysan. Les dialogues sont purement imaginaires mais assez réalistes.
"- T'en penses quoi ?
- Ouais pas mal
- j'en ai des aussi beaux
- moi aussi
- ils sont grands quand même, comment je ferai pour récolter ? "
Règle d'or : toujours discuter au milieu des champs - ici d'ananas. Pour l'anecdote, les brésiliens en Amapa plantent l'ananas sur une ligne unique tandis que les Hmongs les plantent en bandes de 3 ou 4 lignes, pour éviter leur verse notamment.
On discute itinéraire technique de la ciboule; récolte de la plante entière vs récolte des tiges en laissant les bulbes sous terre pour permettre une seconde récolte.
Et pour cause, les grappes de grains se vendent très cher, au Brésil comme à Cayenne
On se met un peu à l'ombre avant de poursuivre.
- ça y est j'ai pigé
- ah ouais ? vas y dit
- non
- allez, fais pas ta p..."
Discussion autour de pulpe de mangue congelée mise sous vide par l'agriculteur lui-même. De la transformation fermière qui pourrait faire des émules.
Bref, vous l'aurez compris, une formation agricole sans terrain est à proscrire.
Toutefois, le terrain n'est pas toujours la panacée. Ecouter et observer requièrent une certaine dose de concentration et donc d'énergie. A 6heures du matin, par exemple, en fin de semaine, sur l'exploitation de l'école de Perimetral Norte, les questions se faisaient plus rares:
-Nooon ?!
- j'ai mal dormi moi
- t'inquiète, on a 5 heures de bus après
- cool !